Ici on nous donne l’opportunité d’apprendre à lire et à écrire.
Maintenant, je suis plus confiante.
Valentine, Côte d’Ivoire
entrevue
Ici on nous donne l’opportunité d’apprendre à lire et à écrire.
Maintenant, je suis plus confiante.
Valentine, Côte d’Ivoire
C’est en lisant un article de Assia Kettani dans le journal Le Devoir de septembre 2013, cahier spécial consacré à l’alphabétisation, que j’ai appris en effet que 46%des Québécois âgés de 16 à 65 ans souffrent de problèmes de littératie (difficulté à lire un texte simple) et combien la situation de ces 800,000 analphabètes était difficile. Ces personnes ont besoin d’aide et de support. J’ai alors décidé de m’engager dans un centre communautaire pour adultes.
Le Créca étant à proximité de mon domicile, j’ai débuté en 2013 comme bénévole en alphabétisation et francisation. En mai 2016, j’ai joint le CA du Créca à titre de président avec la ferme intention de poursuivre en équipe avec les membres du CA également tous bénévoles, la défense des services offerts par le Créca. Nous travaillons à élaborer une stratégie de consolidation de la mission, car les multiples coupures gouvernementales mettent en péril la poursuite de cette dernière. Un obstacle majeur est l’augmentation de loyer de 42 % imposée par la CSDM, et ce, dès juillet 2017.
De plus, nous avons été informés que cette augmentation de 42 % se répétera pour les 2 prochaines années! Imaginez notre loyer aura augmenté de 3 fois et demie en 4 ans ! Cette situation est intenable financièrement et nous réclamons du gouvernement, en association avec d’autres groupes communautaires, une solution à long terme pour assurer notre survie.
Notre unique objectif est d’accueillir chez nous ces personnes, en leur offrant toutes les chances de s’épanouir comme individu. Ainsi, ils pourront travailler au Québec comme citoyen à part entière, et ce, en français.
Jean-Luc Lauzon, président du conseil d’administration.
Thérèse fréquente l’alphabétisation du Créca depuis 2014. Quand elle a commencé avec nous, elle avait 38 ans et ne savait pas lire du tout. Trois ans plus tard, elle lit de mieux en mieux et commence à écrire.
Voici une courte entrevue avec ce symbole de persistance:
Combien d’années es-tu allée à l’école dans ton pays d’origine ?
Trois années de primaire.
Pourquoi as-tu cessé d’aller à l’école ?
C’était difficile pour moi et personne ne m’aidait à la maison. Mon père m’a dit: Est-ce que tu veux continuer ? Tu ne comprends pas, c’est de l’argent gaspillé. (Parce que dans mon pays, il faut payer pour aller à l’école). J’ai décidé d’arrêter.
Pourquoi as-tu décidé d’apprendre à lire à 38 ans ?
En 2005, j’ai fait trois ou quatre mois en francisation, on m’a demandé: Pourquoi tu es ici, tu parles français! J’ai donc arrêté et j’ai eu mes quatre enfants. Quand la dernière est rentrée à la garderie, j’ai commencé à travailler. En 2014, j’ai vu une publicité à la télévision pour l’alphabétisation, j’ai téléphoné à plusieurs endroits et je suis venue au Créca. Je voulais pouvoir lire le courrier, les stations de métro, les noms des rues. Je voulais être capable de me déplacer. Mon mari devait m’expliquer, mais il ne voulait pas toujours.
Qu’est-ce que tu te souhaites pour l’avenir ?
J’ai besoin de continuer. J’aimerais être cuisinière dans une école. Je ne me sens pas encore capable de suivre un cours(d’intégration professionnelle). J’aimerais quitter mon travail chez MegaBlocks. Il faut que je montre que je suis capable à mes enfants et à ma famille.
Bonne continuation et bonne chance Thérèse.
Zara, que représente le français pour toi?
Zara: Moi, quand j’étais petite, j’aime le français. C’est un rêve pour moi. Je me dis:-ce qu’il va venir un jour que je parle le français?
Qu’est-ce que le Créca pour toi?
Z: C’est une école, j’ai appris le français dans le Créca. C’est réaliser mon rêve pour apprendre le français. Je suis arménienne, je parle arménien et arabe et je veux parler le français bien.
Qu’est-ce que l’apprentissage du français t’a apporté
Z: J’ai appris prendre rendez-vous avec le médecin. Si je perde la route, demander à une personne le chemin. J’ai cherché une maison, je peux parler avec le concierge. J’ai appris les verbes, car ils sont très importants pour parler.
Est-ce que tu aimes vivre au Québec?
Z: Oui, j’aime beaucoup parce que c’est calme et c’est tranquille. Je remercie l’immigration pour nous a donné cette occasion pour apprendre le français.
(*Les paroles n’ont pas été modifiées pour garder l’authenticité des propos.)